Introduction, I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX, XX. |
Lun yu, les Entretiens de Confucius |
CHAPITRE VII
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VII.1. Le Maître dit : « Je transmets¹, et n’invente rien de nouveau. J’estime les Anciens et ai foi en eux. Je me permets de me comparer à notre vieux P’eng. » Le vieux P’eng, dont le nom de famille est Ts’ien et le nom propre K’eng, était petit-fils de l’empereur Tchouen hiu. À la fin de la dynastie des [Chang-]In, il avait plus de sept cents ans, et n’était pas encore cassé de vieillesse. Il reçut en fief la vallée de Ta p’eng dans la principauté de Han et, pour cette raison, fut appelé le vieux P’eng. 1. Les enseignements des Anciens. VII.2. Le Maître dit : « Engranger en silence les connaissances, apprendre sans éprouver jamais de satiété, enseigner sans jamais se lasser, quelle est [la difficulté] pour moi ? » VII.3. Le Maître dit : « Ce qui me préoccupe, c’est de ne pas m’appliquer à cultiver la Vertu, de ne pas enseigner ce que j’ai étudié, d’entendre parler de justice sans pouvoir l’appliquer, et de ne pouvoir me corriger de mes défauts. » VII.4. Lorsque le Maître n’était pas occupé d’affaires, son maintien était plein d’aisance, son air affable et joyeux. VII.5. Le Maître dit : « Comme je suis affaibli ! Depuis longtemps je ne vois plus en songe Tcheou koung. » Lorsque Confucius était dans la force de l’âge, il se proposait d’imiter Tcheou koung, et il le voyait en rêve. Quand il fut devenu vieux, et incapable d’imiter de si grands exemples, il n’eut plus les mêmes aspirations ni les mêmes songes. VII.6. Le Maître dit : « Tendez votre volonté vers la Voie ; fondez-vous sur la Vertu ; appuyez-vous sur la bienveillance ; ayez pour délassements les [six] arts¹. » 1. Lurbanité, la musique, le tir à larc, lart de conduire un char, lécriture et le calcul. VII.7. Le Maître dit : « Chaque fois que quelqu’un est venu de lui-même à mon école, en m’apportant les présents d’usage, ne fussent que dix tranches de viande séchée, jamais je ne lui ai refusé mes enseignements. » Dix tranches de viande séchée formaient un paquet. Chez les Anciens, lorsqu’on faisait une visite, l’usage exigeait qu’on offrît un présent. Un paquet de dix tranches de viande était le moindre de tous les présents. Confucius désirait que tous les hommes sans exception entrassent dans la voie de la vertu. Mais il n’était pas d’usage que le maître allât enseigner celui qui ne savait pas venir recevoir des leçons. Si quelqu’un venait en observant les usages, Confucius lui donnait toujours ses enseignements. VII.8. Le Maître dit : « Je n’enseigne pas celui qui ne s’efforce pas de comprendre ; je n’aide pas à parler celui qui ne s’efforce pas d’exprimer sa pensée. Si je soulève un angle [de la question] et que l’on est incapable de me retourner les trois autres, alors je n’y reviens pas. » VII.9. Lorsque le Maître mangeait à côté d’une personne en deuil, il modérait son appétit. Quand il avait pleuré dans la journée, il ne chantait pas. VII.10. Le Maître dit à Ien Iuen : « Toi et moi nous sommes les seuls qui soyons toujours disposés à remplir une charge, quand on nous l’offre, et à rentrer dans la vie privée, quand on nous la retire. » Tzeu lou dit : « Maître, si vous aviez trois légions à conduire, quel serait celui que vous prendriez pour vous aider ? » Le Maître répondit : « Je ne prendrais pas un homme qui serait disposé à saisir¹ un tigre à mains nues, à traverser un fleuve sans barque, à braver la mort sans regrets. Je choisirais certainement un homme qui n’aborderait les situations qu’avec circonspection, et qui ne réussirait que par attachement à la stratégie. » 1. Cf Livre des Odes, n°195, 6 strophe. VII.11. Le Maître dit : « S’il convenait de chercher à amasser des richesses, fallût-il, pour y parvenir, remplir l’office de valet qui tient le fouet, je le remplirais. Mais tant qu’il ne convient pas de le faire, je poursuis l’objet de mes désirs¹. » 1. La sagesse. VII.12. Trois choses éveillaient surtout la prudence du Maître : le jeune, la guerre et la maladie. Confucius était attentif à tout. Mais trois choses attiraient spécialement son attention : l’abstinence, parce qu’elle prépare à entrer en communication avec les intelligences spirituelles, la guerre, parce que la vie ou la mort d’un grand nombre d’hommes, le salut ou la ruine de l’État en dépendent, la maladie, parce que notre vie en dépend. VII.13. Le Maître, étant dans la principauté de Ts’i, entendit exécuter l’Hymne du couronnement de Chouenn¹. Pendant trois mois, il en oublia le goût de la viande. « Je ne pensais pas, dit-il, que la musique pût atteindre une si grande perfection. » 1. Littéralement « la musique Chao », ode qui célèbre laccession pacifique au pouvoir du deuxième souverain mythique, Chouenn. VII.14. Jen Iou dit : « Notre Maître est-il pour le prince de Wei¹ ? » Tzeu koung répondit : « Bien ; je le lui demanderai. » Entrant chez Confucius, il lui dit : « Que faut-il penser de Pe i et de Chou ts’i ? » Confucius répondit : « C’étaient deux sages de l’Antiquité. » Tzeu koung reprit : « Eprouvèrent-ils des regrets ? » Confucius répondit : « Ils aspiraient à la vertu d’humanité, et ont atteint leur but. Pourquoi auraient-ils éprouvé des regrets ? » Tzeu koung, quittant Confucius, retourna auprès de Jen lou, et lui dit : « Notre Maître n’est pas pour le prince Tche. » Ling, prince de Wei, chassa de ses États son fils K’ouai kouei, qui devait hériter du titre de prince. Le prince Ling étant mort, ses sujets mirent à sa place Tche, fils de K’ouai kouei. Mais les habitants de la principauté de Tsin ramenèrent K’ouai kouei dans la principauté de Wei ; et Tche entra en lutte avec son père. Confucius était alors dans la principauté de Wei. Les habitants croyaient que, K’ouai kouei ayant encouru la disgrâce de son père, Tche, petit-fils légitime du prince Ling, devait lui succéder. Jen Iou eut des doutes et interrogea à ce sujet. Pe i et Chou ts’i étaient deux fils du prince de Kou tchou (pays actuellement compris dans le Tcheu li). Leur père en mourant légua son titre de prince à Chou ts’i (qui était son troisième fils). Quand il fut mort, Chou ts’i voulut céder le titre de prince à Pe i, son frère aîné. Pe i rappela la volonté de son père ; et prenant la fuite, se retira dans un autre pays. Chou ts’i n’accepta pas non plus l’héritage, et s’enfuit également. Les habitants établirent héritier le deuxième des fils du prince défunt. plus tard, le roi Ou (fondateur de la dynastie des Tcheou), ayant chassé Tcheou (dernier empereur de la dynastie des Chang-ln), Pe i et Chou ts’i montèrent à cheval, et allèrent en toute hâte reprocher au roi Ou d’avoir éteint la dynastie des Chang-ln. Considérant comme une honte de manger le grain récolté dans l’empire des Tcheou, ils se retirèrent sur le mont Cheou iang, où ils moururent de faim. Tzeu koung, quittant Confucius, dit à Jen Iou : « Puisque notre Maître approuve la conduite des deux frères Pe i et Chou ts’i, qui se cédèrent l’un à l’autre la dignité de prince, certainement il désapprouve le prince de Wei qui dispute à son père cette même dignité. Évidemment il n’est pas pour le prince de Wei. » 1. Nommé Tche. VII.15. Le Maître dit : « Fût-on réduit à manger une grossière nourriture, à boire de l’eau, et à reposer la nuit la tète appuyée sur son bras, on y trouvera de la joie au milieu de ses privations. Les richesses et les dignités obtenues injustement me paraissent comme des nuages qui passent. » VII.16. Le Maître dit : « Accordez-moi encore quelques années de vie, et quand j’aurais étudié cinquante ans le Livre des Mutations¹, je pourrais éviter les fautes graves. » 1. Une autre interprétation est possible : « À cinquante ans, jétudierai le Livre des Mutations » (MBC). VII.17. Le Maître utilisait la prononciation correcte quand il récitait le Livre des Odes ou le Livre des Documents, et quand il exécutait les rites. Dans toutes ces occasions, il utilisait la prononciation correcte¹. 1. En privé, Confucius sexprimait dans le dialecte du pays de Lou (MBC). VII.18. Le prince de Che ayant interrogé Tzeu lou sur la personne de Confucius, Tzeu lou ne répondit pas. Le Maître dit : « Pourquoi n’as-tu pas répondu : C’est un homme qui s’applique avec une telle ardeur qu’il oublie de manger, éprouve une telle joie qu’il oublie tous soucis ; et ne sent pas venir la vieillesse ? » Le prince de Che était Chenn Tchou leang, nommé Tseu kao, préfet de Che hien. Il avait usurpé le titre de prince. VII.19. Le Maître dit : « La connaissance n’est pas innée en moi ; mais mon amour pour l’Antiquité m’y fait aspirer avec ardeur. » En parlant ainsi, Confucius a voulu s’abaisser lui-même. Il a été un saint, parce que la connaissance était innée en lui. Quand il disait qu’il aimait l’étude, ce n’était pas uniquement pour engager les autres à étudier. Car, ce qu’un homme peut connaître naturellement et sans étude, ce sont les devoirs de Justice et de convenance. Quant aux faits historiques, aux changements introduits dans les cérémonies, dans la musique, dans les insignes des dignités, nul ne peut les connaître avec certitude, s’il ne les a étudiés. VII.20. Le Maître ne parlait pas des choses extraordinaires, ni des actes de violence, ni des troubles, ni des esprits. Parler des choses extraordinaires, c’est exciter les hommes à ne pas suivre les règles ordinaires ; parler des actes d’audace et de violence, c’est affaiblir dans les hommes les sentiments de douceur ; parler de résistance aux lois ou à l’autorité, c’est porter les hommes à violer la justice ; parler des esprits, c’est brouiller les idées de ceux qui écoutent. VII.21. Le Maître dit : « Si je voyageais avec deux compagnons, tous deux me serviraient de maîtres. J’examinerais ce que le premier a de bon et je l’imiterais ; les défauts que je reconnaîtrais en l’autre, je tâcherais de les corriger en moi-même. » VII.22. Le Maître dit : « Le Ciel m’a donné la Vertu avec l’existence ; que peut me faire Houan T’ouei ? » Houan T’ouei était Hiang T’ouei, ministre de la Guerre dans la principauté de Soung. Il descendait du prince Houan, et pour cette raison s’appelait le chef de la famille Houan. Confucius, étant dans la principauté de Soung, expliquait les devoirs de l’homme à ses disciples sous un grand arbre. T’ouei, qui haïssait le Maître, fit abattre l’arbre. Les disciples furent frappés de crainte. Confucius, s’abandonnant avec confiance au Ciel, dit : « Puisque le Ciel, en me donnant l’existence, a mis en moi une telle Vertu, certainement il a des desseins sur moi. Quand même les hommes voudraient me nuire, ils ne pourraient résister au Ciel. » VII.23. Le Maître dit : « Pensez-vous, mes amis, que je vous cache quelque chose ? Je ne vous cache rien ; je n’ai rien fait dont je ne vous ai donné connaissance. Voilà comme je suis. » VII.24. Le Maître enseignait spécialement quatre choses : les textes anciens, la pratique, la loyauté et la fidélité. VII.25. Le Maître dit : « Il ne m’a pas été donné de voir un homme saint ; si je voyais seulement un sage, j’en serais assez content. Il ne m’a pas été donné de voir un homme bon ; si je voyais seulement un homme constant, j’en serais assez content. Celui-là ne peut pas être constant qui n’a rien et feint d’avoir quelque chose, qui est vide et cherche à paraître plein, qui possède peu de chose et veut étaler une grande magnificence. » VII.26. Le Maître pêchait à la ligne, mais non au filet ; il ne tirait pas sur les oiseaux qui étaient dans leur nid. Il s’agit ici de tirer sur les oiseaux avec une flèche retenue par un long fil de soie écrue. Confucius étant d’une famille pauvre et d’une humble condition, il était parfois obligé dans sa jeunesse de prendre des poissons à la ligne ou de chasser les oiseaux, pour nourrir ses parents et faire des offrandes aux morts. Mais tuer et prendre tous les animaux était contraire à sa volonté, et il ne le faisait pas. En cela apparaît le cœur compatissant de cet homme si bon. En voyant de quelle manière il traitait les animaux, on peut juger comment il traitait les hommes ; en voyant la manière dont il agissait dans sa jeunesse, on peut juger comment il agissait dans l’âge mûr. VII.27. Le Maître dit : « Il est peut-être des hommes qui agissent en toute ignorance, je n’en suis pas. Après avoir beaucoup entendu, j’examine et je choisis ce qui est bon à suivre. J’observe beaucoup pour le graver dans ma mémoire : c’est le second degré de la connaissance¹. » 1. Le premier est la connaissance innée (cf chap. VII, 19 et chap. XVI, 9). VII.28. Il était difficile de convaincre les habitants du Village de Hou. Un jeune homme de ce pays se présenta pour suivre les leçons de Confucius. Les disciples en furent étonnés. Le Maître dit : « Lorsque quelqu’un vient à moi après s’être purifié, je l’approuve, sans pour autant me faire garant de son passé ni de tout ce qu’il fera par la suite. Pourquoi donc serais-je si sévère ? » VII.29. Le Maître dit : « La vertu d’humanité est-elle inaccessible ? Il me suffit de la désirer et la voilà. » La vertu d’humanité est la bonté naturelle que chaque homme possède nécessairement. Mais les hommes, aveuglés par leurs passions, ne savent pas la chercher. Ils suivent l’inverse et se persuadent qu’elle est loin d’eux. VII.30. Le ministre de la Justice de la principauté de Tch’enn¹ demanda si Tchao, prince de Lou, connaissait les convenances. Confucius répondit qu’il les connaissait. Le Maître s’étant retiré, le ministre de la Justice rencontra et salua Ou ma K’i ; puis, l’ayant fait entrer, il lui dit : « J’ai entendu dire qu’un homme honorable n’est point partial ; or cet homme honorable ne le serait-il pas ? Le prince de Lou² a épousé, dans la principauté de Ou, une femme dont la famille porte aussi le nom de K’i ; et, pour cacher cette irrégularité, il a appelé sa femme Ou ma Tzeu, au lieu de Ou ma K’i, qui était son vrai nom. Si le prince de Lou connaît les convenances, quel est celui qui ne les connaît pas ? » Ou ma K’i rapporta ces paroles à Confucius qui lui répondit : « Par un bonheur singulier, si je commets une faute, elle ne manque jamais d’être connue. » Ou ma K’i, nommé Cheu, disciple de Confucius. D’après, les usages, un homme et une femme, dont les familles portaient le même nom, ne se marient pas ensemble. Or les familles princières de Lou et de Ou s’appelaient toutes deux K’i. Le prince de Lou, pour cacher le nom de famille de sa femme, l’appela Ou meng Tzeu, comme si elle avait été fille du prince de Soung, dont le nom de famille était Tzeu. Confucius ne pouvait se permettre de dire que son prince avait mal agi ; d’un autre côté, il ne pouvait dire que celui qui avait épousé une femme de même nom que lui connût (et observât) les usages. Pour cette raison, il laissa croire que sa réponse était blâmable, et ne chercha pas à s’excuser. S’il avait censuré ouvertement la conduite de son prince, il aurait manqué au devoir d’un sujet fidèle. S’il n’avait pas dit qu’il avait mal répondu, il aurait paru méconnaître une loi concernant les mariages. On voit que le maître dans sa réponse a atteint la perfection au moyen d’un détour. En s’accusant lui-même, il dit : « Le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme, c’est de n’être pas averti de ses fautes. Moi, j’ai un bonheur particulier ; si je commets une faute, elle ne manque pas d’être connue. Lorsqu’elle est connue des autres, j’en suis informé ; je puis changer de conduite, et me rendre irréprochable. N’est-ce pas un très grand bonheur pour moi ? » 1. Telle est la traduction la plus couramment admise du terme chinois Tchenn seu-pai. Certains y voient aussi le nom dune personne dont lidentification na pas encore été établie. Nous ne saurions donc opter pour lune ou lautre version (MBC). 2. Dont la famille sappelle Ki. VII.31. Lorsque Confucius se trouvait avec d’habiles chanteurs qui exécutaient un chant, il le leur faisait répéter et les accompagnait. VII.32. Le Maître dit : « J’ai peut-être autant d’érudition qu’un autre ; mais je ne suis pas encore parvenu à agir en homme honorable. » VII.33. Le Maître dit : « Oserais-je penser que je possède la sainteté ou la Vertu [suprême] ? Mais, tout ce que je puis dire, c’est que je m’y attelle sans jamais en éprouver de dégoût, et les enseigne sans jamais me lasser. » Koung si Houa dit : « Ce sont précisément deux choses que nous autres, disciples, ne parvenons pas à apprendre. » VII.34. Confucius étant gravement malade, Tzeu lou lui proposa de réciter des prières [propitiatoires]. Le Maître dit : « En existe-t-il ? » Tzeu lou répondit : « Il en existe. Dans les Oraisons funèbres il est dit : Nous vous supplions, esprits du ciel et de la terre... » Le Maître répliqua : « Il y a longtemps que je prie. » « En effet, prier, ce n’est autre chose que se corriger de ses défauts, et solliciter ainsi le secours des esprits. Moi, tous les jours, si j’ai quelque défaut, je le corrige ; je m’amende en fonction du bien. Ma prière est vraiment continuelle. Comment aurais-je attendu jusqu’à aujourd’hui pour prier ? » VII.35. Le Maître dit : « La prodigalité conduit à l’arrogance, et la parcimonie à l’avarice. L’arrogance est pire que l’avarice. » VII.36. Le Maître dit : « Le sage est calme et serein. L’homme de peu est toujours accablé de soucis. » VII.37. Le Maître était affable mais ferme, imposant mais sans dureté ; courtois mais sans affectation. |
Introduction, I, II, III, IV, V, VI, VII, VIII, IX, X, XI, XII, XIII, XIV, XV, XVI, XVII, XVIII, XIX, XX. |
Lun Yu, les Entretiens de Confucius, traduction
de Séraphin Couvreur. |